Road trip imprévu en filles

Traversée de 3 états en 3 heures – quelle heure est-il?
30 août 2016
Woufff! Le blogue de Myco!
11 septembre 2016
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img_9756À peine arrivée depuis deux jours au Lac Mead, dans la région de Las Vegas, que je voulais repartir et que je me disais que j’avais bien mal planifié cet arrêt! Lors de mon dernier article, je vous avais raconté que je serais ici pour 3 semaines afin d’attendre le retour de mon homme parti pour un périple (famille, affaires) de presque trois semaines. Eh bien, rien ne sait passer comme prévu, jamais je n’aurais pu prédire ce qui allait se produire…

Tous les jours le mercure oscillait entre 42 et 48 dégrées Celsius avec un ciel bleu azur, air sec du désert et très peu de vent. Nous avons eu beau bien protégé le motorisé contre cette chaleur extrême, arriva ce qui devait arrivé : frigo qui a commencé à s’essouffler en réchauffant au lieu de refroidir, air conditionné qui ne fournissait pas suffisamment, portion du toit qui commencait à légèrement gondoler, parois extérieures bouillantes. Dès qu’on mettait le pied et le nez dehors, la peau commençait à griller elle aussi, et notre pauvre Myco se brûlait carrément les coussins de ses pattes après 2 minutes.

Notre campement, face au Lac Mead

Bernard et moi avons passé 4 jours ensemble ici avant son départ et nous tentions vraiment de nous encourager mutuellement que tout irait bien pour moi lors de son absence. Nous avons quand même visité un peu dans les alentours malgré tout et on s’est baigné tous les jours dans ce magnifique lac. En une soirée, car le jour oubliez ça fait trop chaud, nous avons fait une visite au barrage de Hoover (assez impressionnant) et avons déambulé sur la Strip de Las Végas, que personnellement je n’avais jamais vu et que maintenant je sais que je n’y remettrai pas les pieds.

Hoover Dam

 

La Strip de Végas

Le dernier souper avec mon amoureux avant son départ, je suis triste, j’ai le cœur gros et me sens complètement découragé de devoir rester dans cette chaleur d’enfer. Je ressens une grosse boule dans ma gorge. Je n’arrive tout simplement pas à accepter de rester enfermée dans le motorisé le 3/4 du temps avec les vitres, porte, toiles solaires fermées, à cause de ce fichu de climat désertique. Au travers mes pleurs, je réalise que ça va être long et pénible, beaucoup plus que je ne le pensais. Mon Bernard essaie de me consoler et de me rassurer du mieux qu’il peut. En le laissant à l’aéroport le lendemain, c’est vraiment à ce moment que je commence à me sentir mal… mal dans mon cœur, mon corps, tête qui tourne.

Je ne suis pas du genre à m’apitoyer longtemps sur mon sort. Donc j’organise vite fait une mini expédition avec ma belle Myco pour visiter le Red Canyon. Je prépare un super lunch et des gâteries pour ma copilote. Nous partons pour parcourir une boucle de près de 250KM juste à voir du désert, des roches rouges, du sable, des cactus et… suer sous la chaleur qui nous tape dessus. Même dans les yeux de Myco, je peux voir qu’elle veut foutre le camp d’ici. En arrivant à la maison, je vois que la toile de protection qu’on avait mise à l’extérieure pour protéger le frigo a foutu le camp. Monte sur le toit, réinstalle le tout, et regarde en même temps le toit qui s’est encore un peu détérioré. En entrant à l’intérieur, je vois mon visage rouge écarlate, brûlé par le soleil, car il fait un splendide 47 dehors! Je m’inquiète aussi vraiment pour le frigo qui en arrache de plus en plus.

Après une nuit tourmentée et surtout à me tortiller pour trouver une position confortable et un peu d’air, je me lève un peu grognon. Je prépare mon bol de café au lait, sort le lait pour le mousser et m’aperçoit qu’il est pas mal chaud. Je décide quand même de gouter, et je recrache aussitôt… le lait n’était plus bon. Grrrrrr, je suis vraiment en maudit. Tout un déclencheur pour moi que de me passer de mon bol de café au lait. Je rumine et commence vraiment à penser à foutre le camp, toute seule, pour un road trip imprévu en filles… avec Myco et Pink. Juste à y penser, je sens des papillons nerveux dans mon ventre, la peur me pogne aussi. Et s’il m’arrivait quelque chose sur la route… style l’auto se décroche, car je l’ai mal attaché… ou encore, ça ne passe pas sur la route, je dois décrocher la voiture, je suis pris. Ah la la… l’autosabotage ne me sert vraiment pas. Je regarde sur Google où je peux aller pour avoir du temps plus clément. Je trouve quelque chose dans le nord de l’Arizona, Williams city. Village niché dans les montagnes à 7000 pieds d’altitudes et à 1 heure du versant sud du Grand Canyon. En 5 secondes, je vérifie les prédictions météo de l’endroit; c’est tout simplement PARFAIT, autour de 20-25 degrés le jour et vers 10 la nuit. Je pars avec Myco en éclaireur sur la route, question de voir l’état des choses sur une portion de 100KM sur la route #93; est-ce qu’il y a de grosses montées, descentes, routes en serpents. On s’est même arrêté dans un petit village pour aller faire trempette dans la rivière Colorado. Le chemin était un peu tortueux, mais je me sentais en confiance.

Sur le chemin du retour, j’ai pris ma décision – Ça suffit la chaleur de Végas, je fous le camp!

Jamais je ne suis partie toute seule sur la route, ce qui inclut de préparer le motorisé à l’extérieur (normalement c’est Bernard qui s’occupe de vidanger les eaux usées et déconnecter les tuyaux & électricité, vérifier la pression des pneus, l’huile dans le moteur, l’eau dans la transmission, enlever l’équipement internet sur le toit, attacher la voiture au motorisé) et de fermer tout à l’intérieur. Donc en fin de journée sous une chaleur accablante, je commence à fermer « Merci la vie ». Je sue comme un cochon, mais je suis surtout fière de moi : j’ai réussi à attacher la voiture, mettre les vélos sur le porte-vélos et à tout faire les trucs à l’extérieur sans aucun pépin. Il est presque 20 h quand je m’arrête pour souper et préparer mon itinéraire pour le lendemain.

Lundi, fête du Travail, je me lève tôt et je fais point par point toute ma liste de vérification pour le départ. Y’a des trucs que j’ai vraiment vérifier 10 fois plutôt qu’une… encore des papillons dans mon ventre. J’appelle aussi Bernard pour vérifier virtuellement que je n’oublie rien… Finalement, je quitte vers 10 h pour environ 6 heures de route avec un arrêt de prévu pour le lunch. Il fait beau, évidemment avec un 45 degrés. Les montées se font lentement, je ne veux surtout pas que le moteur chauffe, et idem pour les descentes pour que les tambours des freins ne chauffent pas non plus. Je me sens bien, Myco à mes côtés, Pink sous le divan, la route est belle, et je commence surtout à voir du VERT le long du parcourt – prairies vertes, des fleurs, forêts, montagnes magnifiques… je respire mieux. Même quand je vois au loin une pancarte disant : réparation avec voie réduite, pont étroit, véhicule de moins de 12 pieds de largeur seulement…. AHHH ça va passer serrer, car « Merci la vie » fait 10’6’’ de large. Pendant 15 miles, j’ai frôlé les cônes orange d’un côté, et un ravin de l’autre, avec encore des papillons dans le ventre et surtout mes anges qui étaient autour de moi… merci à tout le monde qui m’ont envoyé de bonnes énergies cette journée-là. Je poursuis la route sur la #40 qui est vraiment en piteuse état; pleine de trous et de fentes car c’est une autoroute majeure qui traverse d’ouest en est.

Nous sommes finalement arrivées à notre campement : Grand Canyon Railway RV Park autour de 16 h. Je retenais ma respiration pour la manœuvre de stationnement : on m’avait octroyé un lot avec un accès direct, sans même détacher la voiture. Oui, mais encore faut-il que je m’aligne pour les accès d’électricité et d’eau, d’avoir assez d’espace pour ouvrir les extensions, car je ne peux pas reculer avec la voiture. Et en plus, je me sentais regardé par les voisins – oh boy! J’ai fait ça comme une pro et j’ai même mis les cales sous mes Jacks d’un seul coup, afin de niveler le motorisé. Suis sortie avec Myco terminer notre installation (processus inverse du matin), et encore une fois, tout a bien été et sans aucune sueur, il faisait 20 degrés ici. Et j’étais si fière de moi. ?

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Mes voisins, les gars, je devrais dire, sont venus me féliciter et m’offrir leur aide si j’en avais besoin. Tellement gentils! Je me suis ensuite fait un super souper avec un bon verre de vin pour relaxer. Au coucher du soleil, je suis partie prendre une petite marche avec Myco,tout en faisant un arrêt jasette au feu de camp – ça sent si bon, et tellement précieux de connecter avec mes voisins.  Par la suite douche et dodo avec les fenêtres ouvertes, pas de climatisation – j’ai dormi comme un bébé avec Myco et Pink à mes côtés! Merci la vie xoxoxo

6 Comments

  1. gary gruber dit :

    Oh my goodness, such a trip. Congratulations on a job well done under trying circumstances. Our son Deen has a large house boat on Lake Mead and they were out there over Labor Day weekend but might have missed you there anyway. Hope the rest of your trip goes well. We are hopefully to get our rig back tomorrow and this weekend will leave for Vermont, back here in Santa Fe in early October, then to Mexico San Miguel in early November. Happy and safe travels for you both.
    G & S

    • mercilavie dit :

      Hello Gary 🙂 They were many boats on the lake that w-e … so may be without knowing I crossed your son! You really impress me by reading my blog in French – you are a champion! Safe trip and Enjoy Vermont xxx

  2. Renee Drolet dit :

    On est capable les dilles aussi…super job et bonne continuation.

  3. Béatrice dit :

    Wow Christine, quel beau récit ! Je découvre vos aventures avec grand plaisir.
    Mon conjoint et moi avons commencé notre traversée des US jeudi dernier, avec comme but de nous installer sur l’Ile de Vancouver dans quelques mois. Notre VR est beaucoup plus modeste (25′), mais c’est déjà tout un défi pour moi de l’apprivoiser. Je n’imagine même pas tracter une auto et tout … bravo !
    Merci à notre merveilleuse amie Mylène de m’avoir fait découvrir votre blog 😉

    • mercilavie dit :

      Bonjour Béatrice et merci d’être passé sur Merci la vie! Peu importe la grosseur, la longueur – heu, du motorisé, l’important c’est de découvrir l’aventure sur la route tout en apprivoisant la « simplicité ». N’hésite pas à me joindre si tu as besoin d’aide sur itinéraires, boondocking … peut-être nos routes se croiseront, qui sait!

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