Une invitation au cœur des traditions — Los Quinze años

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C’est avec joie que nous avons accepté, en fin de semaine dernière, l’invitation de nos voisins, afin de célébrer le quinzième anniversaire de leur fille Lesli. Officiellement c’était notre première fois, malgré que nous avons été témoins de célébrations grandioses à Patzcuaro il y a quelques années. Au Mexique, les célébrations de la « quinceañera » peuvent être de très extravagantes à simplistes. Avec la pandémie que nous vivons actuellement, la maman de la fêtée nous a expliqué que la fiesta serait minimaliste, avec une trentaine d’invités de la famille et amis très proches, et surtout pas d’habits de gala, car Lesli ne porterait pas sa robe de quinceañera.

J’étais un peu triste pour Lesli, car je sais combien s’est important pour les jeunes filles, de paraitre à leur meilleure pour cette occasion bien spéciale. Et en même temps, je sais que sa famille a fait du mieux qu'elle pouvait pour rendre heureuse Lesli. Elle aura la chance de re-célébrer d'ici peu à Guerrero, avec sa famille et ses amis. Car en temps normal, la quinceañera est accompagnée de prétendants, ainsi que de parrains & marraines.

La fiesta fut un succès. Nous avons eu un joyeux festin avec un succulent repas traditionnel : poulet "mole", riz aux légumes, salades, dulce et somptueux gâteau d'anniversaire – sans oublier, le liquide magique - le mezcal local.
Bien souvent, les gens ont le pouvoir de faire la différence. Pas d’exception pour cette fête, où voisins, amis, famille, Mexicains, Canadiens, Américains, Allemand se sont naturellement réunis avec un beau bagage de culture. Même que Stacey (maman de la jeune famille qui vient de s’installer par chez nous) a offert généreusement quelques chansons traditionnelles mexicaines de son répertoire, accompagnée de sa guitare.
 
 
Ce fut vraiment un privilège d’avoir pu vivre de si bons moments en si belle compagnie!

Pour en savoir un peu plus sur les origines et traditions de la quinceañera, je vous ai brossé un tableau pour que vous y retrouviez plus facilement. Hasta luego amigos !

 
Les origines;

Comme beaucoup de fêtes, les origines de la Fête des 15 ans se perdent dans la nuit des temps. Les anciennes tribus de la Mésoamérique célèbrent des rites passagers des filles à l’âge adulte. Après cette célébration, elles apprennent, auprès de leur mère, leur future vie de femme. Il n’est donc pas impossible que la fête des 15 ans soit une descendante lointaine de ces rites. Il est également intéressant de relever qu’il existe, de par le monde, des fêtes similaires comme le sweet sixteen et le bal des débutantes.
 
Célébration traditionnelle; Dans sa version traditionnelle, la fête des 15 ans est une sorte de bal des débutantes, organisé pour chaque quinceañera (jeune fille de 15 ans), à l’occasion de son quinzième anniversaire. La planification peut commencer un an à l’avance et nécessite les ressources et l’aide de divers membres de la famille et d’amis.

La cérémonie, de rite catholique, commence par une messe d’Action de grâce (Misa de Acción de Gracias). La quinceañera arrive dans son habit de fête, souvent dans les tons roses, accompagnée de ses parents, de ses grands-parents, de sept demoiselles d’honneur et d’autant de prétendants qu’elle le désire. Après la messe, les sœurs cadettes, les cousins et les amis de la quinceañera sortent en premier pour se diriger vers la fête pendant que la jeune fille dépose son bouquet sur un autel dressé à la gloire de la vierge Marie.
La messe est suivie d’une fête donnée au domicile ou dans une salle de réception par la famille de la jeune fille. Un certain nombre de danses doivent être dansées par la jeune fille avec son père ou son petit ami. En Colombie, par exemple, la quinceañera doit danser une valse avec son père et quinze cavaliers sélectionnés par celui-ci parmi les amis de la jeune fille.

Tandis que cette célébration traditionnelle est toujours pratiquée de nos jours en Amérique latine et des communautés hispaniques en Amérique du Nord, on rencontre des variantes qui se concentrent plus sur les désirs de la jeune fille à célébrer et moins sur la partie religieuse. Dans un certain nombre de villes, la cérémonie n’est qu’un bal.

Aujourd’hui, de nombreuses familles s’endettent afin de réaliser la meilleure fête possible, tant son aspect traditionnel est important, selon les communautés qui pratiquent ce rite. Cette célébration reflète la condition sociale des parents, les plus riches dépensant des dizaines de milliers de dollars dans des fêtes somptueuses, pendant que les plus pauvres économisent et empruntent pour sauver les apparences.

Les différentes étapes de la célébration;

La messe : Dans les familles catholiques, il est de tradition, avant la grande réception et la fête, de célébrer une messe en l’honneur de la vierge Marie, pour permettre à la jeune fille de « prendre conscience » du pas qu’elle est en train de franchir en devenant une femme. Seuls la famille et les amis proches participent à cette messe.

Les chambellans (cavaliers) : La quinceañera n’a pas un, mais plusieurs cavaliers, qui peuvent aller de 2 à 15 (comme 15 ans), en fonction de l’importance de la fête et du budget alloué par la famille. La plupart du temps, ils sont entre 5 et 7. Les chambellans accompagnent la jeune fille dans les multiples chorégraphies qu’elle réalise durant son « show » et la servent comme une reine (ou une princesse de contes de fées). Ils représentent sa « cour d’honneur » et il est usuel (mais pas obligatoire) qu’il y ait également un « garçon d’honneur ». Autrefois, les chambellans étaient choisis parmi les frères ou les cousins de la jeune fille. Aujourd’hui, il s’agit plutôt de bons amis (et quelquefois du petit-ami), même si parfois certaines jeunes filles choisissent d’embaucher des danseurs professionnels, pour être sures que leur fête soit réussie.

L’entrée : Généralement, 5 damoiseaux en tenues de valets se sont placés sur la scène. La quinceañera se fait attendre, parce qu’elle ménage son effet. Soudain les lumières se tamisent, les voix se taisent, les yeux se tournent vers la scène, et la quinceañera surgit de la pénombre, un masque vénitien lui cachant tout d’abord le visage.

Le bouquet : Traditionnellement, lorsqu’il y a eu une messe avant la grande célébration, le bouquet de la jeune fille doit être offert à la vierge. Cependant, de plus en plus de jeunes filles ne l’offrent plus et le gardent soigneusement en souvenir, avec les autres accessoires de la fête et la robe. Il est toujours assorti à la robe de la jeune fille.

Le couronnement : Lorsque la jeune fille entre dans la salle des fêtes accompagnée de ses cavaliers, elle exécute une première chorégraphie qui représente une sorte de présentation au monde, puis elle est couronnée au sens propre du terme, telle une reine, avec un diadème de brillants. La poupée : Pour symboliser la sortie de l’enfance et la métamorphose en femme de la jeune fille, une fillette de sa famille ou de ses amis proches lui remet son dernier jouet (une poupée). Cette sorte de « passage de relais » est en général un des plus jolis et attendrissants moments de la fête. Selon la jeune fille, celle-ci choisira uniquement de recevoir cette poupée, mais elle pourra également jouer avec elle, la caresser, la bercer ou la promener, face à ses convives, comme partie du « show », qu’elle leur offre.

Le gâteau : Le gâteau, tout comme la décoration de la salle et le bouquet, reprend les couleurs de la robe de la jeune fille. Il est un peu le symbole de la personnalité de la jeune fille. Au moment de le partager, entourée de toutes les petites filles de la fête, elle le goûtera en y donnant une mordida, et le partagera entre tous ses invités, en servant en premier les petites filles qui l’entourent. Les verres enflammés : La tradition veut que la quinceañera porte un plateau avec des coupes dans lesquelles est flambé de l’alcool. C’est sa façon à elle de devenir une femme.

Les chaussures : Pour symboliser le passage au statut de femme, la jeune fille change de chaussures, et passe des talons plats aux talons hauts, en chaussant des escarpins ou des sandales à talons. C’est généralement un membre proche de sa famille qui lui offre et lui chausse sa première paire de chaussures à hauts talons, mais ce peut être également un de ses chambellans.

Toast : Lorsque toute la cérémonie proprement dite est achevée, et avant que ne commence la valse, on porte un toast en l’honneur de la jeune fille devenue femme. L’anecdote amusante est que très souvent la couleur de la boisson qui sert de toast est assortie à la robe de la jeune fille.

La valse : L’un des moments phares de la fête est la valse. La quinceañera danse tout d’abord avec ses chambellans, puis avec son père, et ensuite, avec toutes les personnes importantes de son entourage (famille, amis proches et parrains), appelées une à une par la personne chargée de l’animation de la fête (maître de cérémonie). Les chambellans se chargent quant à eux de danser avec les femmes présentes à la fête et appelées également à danser.

La chorégraphie (show) : Après la valse vient l’heure du « show ». La quinceañera se change pour aller revêtir des tenues en adéquation avec les chorégraphies qu’elle a préparées avec ses chambellans. Il s’agit en général de rythmes plus modernes comme le reggaeton, le rap, la cumbia ou des rythmes traditionnels mexicains comme le pasito duranguense.

La pantomime : La quinceañera danse seule une pantomime, des variations de danse terminant le « bal » de la fête.

La musique, groupe ou mariachis : Comme dans toute fête au Mexique, la musique joue un rôle très important. Il est donc de coutume, en fonction des moyens dont dispose la famille, de faire appel à un groupe de mariachis, un groupe de cumbia ou de musiciens plus traditionnels, ou à une simple sono, si les moyens de la famille sont plus limités.

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