Visite du Sanctuaire Sierra Chincua – Papillons Monarque

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Depuis plus de deux ans nous en avons fait des kilomètres au Mexique pour visiter des villes coloniales, des temples, des ruines, des sources thermales, l’océan, etc. il en reste encore tellement à voir. Il y a longtemps que Bernard et moi voulions aller voir les papillons Monarque et mieux connaître leur route migratoire ainsi que tout ce que cela comporte. Finalement, l’occasion s’est enfin présentée lors de notre passage au campement San Juan Del Lago, près de Morelia. Nous sommes partis de notre campement vers 8 h 30 pour nous rendre au Sanctuaire Sierra Chincua situé dans la grande biosphère Mariposa dans l’état de Michoacán et reconnu mondialement par l’UNESCO.

Pas besoin de vous dire que tous les deux étions beaucoup excités à l’idée de pouvoir vivre un pareil moment. La température était de notre côté avec un ciel partiellement dégagé et pas trop froid. La route fut super agréable (autopista 15D et route secondaire) avec des vues spectaculaires du haut des montagnes qui surplombaient de petits villages. Après deux heures et demie de route, nous arrivons enfin à destination.

Arrivée à la biosphère

Juste avant d’entrer dans la biosphère, trois jeunes hommes nous interpellent en espagnol pour nous offrir « on ne sait pas trop quoi ». Nous leur expliquons dans un espagnol rudimentaire qu’il faut nous parler « lentementé »… le plus âgé des trois, Jose Frank, baragouine du mieux qu’il peut en English-Spanish qu’il veut nous servir de guide lors de notre visite. Et pourquoi pas qu’on se dit. On encourage ainsi les locaux!

Jose Frank est très articulé, sensible, respectueux et très professionnel. Il nous amène à l’écurie de la place afin de nous offrir la randonnée à cheval – car nous devrons grimper en altitude pour aller voir les papillons. D’accord qu’on lui dit. Nous enfourchons nos belles montures et nous engageons sur les sentiers. Notre guide ainsi que le gardien des chevaux nous suivent juste en arrière. Nous entrons dans une magnifique forêt des sapins sacrés « Abies religiosa “, des fleurs de toutes les couleurs nous entourent, dont les très jolies asclépiades, fleurs préférées des papillons Monarque.

Àprès 15 minutes de randonnée, nous arrêtons dans une prairie et laissons nos montures paître tranquillement. Nous poursuivons notre montée dans l’aire réservée et protégée de la Biosphère. Nous voyons apparaître nos premiers papillons; des corps morts par terre. Jose Frank nous explique, qu’un oiseau (me souviens plus du nom) mange les corps des papillons pour se nourrir. Puis nous voyons une première envolée de papillons dans un beau ciel bleu azur. Je retiens mon souffle tellement que c’est magique. Papillons qui dansent gracieusement. Papillons délicats, fragiles, résilients, et si courageux.

Lentement on poursuit notre expédition plus loin dans le cœur de la forêt, et on rejoint un petit groupe de 10 personnes. Tout autour de nous, les grappes de papillons sont suspendues dans les grands pins. Nous sommes dans le cœur de la biosphère. L’endroit magique que les papillons ont déterminé comme l’espace hivernal de migration. Le papillon Monarque est un migrateur et chaque année jusqu’à un milliard de papillons reviennent vers leurs quatorze colonies d’hivernage situées ici dans cette biosphère. La réserve de biosphère Mariposa comprend huit de ces quatorze colonies d’hivernage.

Jose Frank nous explique que les papillons, à la couleur orange prédominante, migrent chaque année sur plus de 4 000 kilomètres, depuis le Canada et le nord-est des États-Unis jusqu’au Mexique pour passer l’hiver. De 100 à 200 millions de papillons se déplacent ainsi à une distance de 120 km par jour.

Cinq générations successives de papillons sont nécessaires pour accomplir ce long périple. La durée de vie moyenne des quatre premières générations est de deux à trois semaines, alors que la dernière génération – celle qui termine la migration — vit environ huit mois!

Il existe différentes hypothèses sur le fait que ces papillons puissent retrouver leur chemin, comme le fait qu’ils soient guidés par la position du soleil, ou qu’ils possèdent un capteur de champ magnétique terrestre, mais aucune n’a été prouvée et l’orientation des papillons monarques constitue l’une des plus grandes énigmes de la nature qui n’a jamais été résolue par les scientifiques.

A la fin du mois de février, c’est la période de reproduction qui commence, alors que les papillons sont pleins d’énergie et ont fait leur réserve nécessaire de graisse. Puis, fin mars, les papillons migrent cette fois vers le Nord.

Nous sommes restés plus d’une heure à admirer ces papillons volés quand le soleil se pointait le bout du nez, ou bien lorsque les nuages dominaient, se regrouper en grappe pour se réchauffer. Spectaculaire et inoubliable! Notre petit groupe était subjugué par tant de beauté. Les gens étaient aussi très respectueux – silence, chuchotement, sourires… paix!

Nous avons ensuite enfourché nos montures pour descendre au premier campement. Nous avons gaiement cassé la croute en dégustant une bonne soupe chaude et quesadillas. Nous avons remercié chaudement notre guide et sommes reparti le cœur rempli de trésors.

Mercado

Sur le chemin du retour nous avons aussi fait un arrêt dans la ville magique de Tlalpujahua (Pueblo Magico) datant du XVII siècle. Reconnue pour le taillage de pierres et ses décorations de Noël faites à la main.

Merci la vie pour une si belle journée!

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