De Panama à la Nouvelle Orléans – Je réalise de plus en plus ça veut dire quoi lâcher prise!

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Au moment où j’écris ces lignes, il reste à peu près un mois avant notre retour à Montréal – vraiment excitée de pouvoir faire un arrêt de trois mois pour être avec ma famille et mes amis… je compte les dodos!

Un petit retour en arrière rapide pour vous raconter notre arrêt à Panama City Beach – Je comprends pourquoi les étudiants choisissent cet endroit comme destination pour le Spring Break – les plages et la mer sont époustouflantes. La mer est turquoise et le sable blanc – nommé par les locaux : le sucre blanc – c’est fou comme c’est beau! Près de 200,000 étudiants sont présents sur une période de 6 semaines, et malgré ce qu’on en dit – la plupart sont respectueux, ils s’amusent et veulent eux aussi prendre une pause – j’aime cette belle jeunesse!

Il y a plein de jolies boutiques sur le Pier où nous avons déniché « Panama », notre nouveau carillon en bambou. Nous avons visité un parc national, des dunes, et Cap San Blass, un endroit magique, ou l’on peut marché pendant des km sur une plage désertique… et y rencontrer des dauphins à 10 pieds de nous – ah quelle expérience inoubliable!

Nous avons été charmés également par les proprios du camping Pine Glen (y avons passé 2 semaines) – ça fait tellement une différence, quand les personnes sont passionnées et qu’ils aiment vraiment ce qu’ils font. Nous avons eu droit à un immense terrain, bordé par un parc, des fleurs, un étang et des pins géants… nous rapportons un grand sac rempli de cocottes géantes, comme vous n’avez jamais vu. C’est comme s’ils faisaient pousser de l’amour sur leur terrain! Tous les jours, Bob, qui se promenait sur le terrain, offrait des gâteries à tous les toutous qu’il rencontrait… et avait un grand coup de cœur pour Myco – qui ressemblait beaucoup à son chien qu’il avait perdu récemment.

 

Depuis janvier, partout où nous arrêtons j’ai la chance de m’inscrire comme membre temporaire pour mes activités – à Panama j’ai trouvé le « Studio by the sea », pour du yoga, Zumba et Pilates – génial j’ai du m’aligner avec de talentueuses jeunes femmes qui avaient de l’énergie à revendre… ouf j’ai sué à grosses gouttes pendant ces 2 semaines!

Nous avons ensuite pris la route vers N.O.L.A. pour Nouvelles Orléans, Louisiane! Ma première visite et ça tombe pile pendant le Festival de jazz et le 10e anniversaire de l’ouragan Katrina. Nous sommes basés à 30 minutes de New Orléans, de l’autre côté du lac Pontchartain. Notre camping le Pinecrest, est un peu pas mal négligé… il est en manque d’amour et Bernard et moi ont fait avec en se disant qu’il y a pire que ça. Notre 1re sortie fut de visiter le fameux quartier français avec son marché, ses petites rues historiques, sa cathédrale, le bord du Mississippi, et la fameuse rue Bourbon Street. Myco a fait fureur avec ses sacoches et elle a même récolté ces fameux colliers du Mardi gras – des jeunes hommes lui ont lancé du 2e étage d’un pub en reconnaissance de sa beauté! Nous arrêtons dans un petit bar pour prendre une bière en fût, et nous faisons la rencontre de Ron, un itinérant à demi nu, la cinquantaine avancée et qui venait de l’enfer. Il a passé une dizaine de minutes avec nous, à donner des câlins à Myco.

 

Déjà, je me sens tiraillé par en dedans – tellement beau le quartier français par ses bâtiments d’époques d’avant-guerre (dont plusieurs ont été lourdement touchés par Katrina et restaurés), ses pubs, ses musiciens, ses couleurs, ses colliers, sa vie festive… et en même temps tellement de misère et de pauvreté aussi par de jeunes locaux qui déambulent tatoués et percé au pouce carré, des itinérants en mal de vivre, des toxicomanes qui survivent de peur et ces trois jeunes que nous avons croisés, dont un sûrement qui avait à peine 12 ans. Mon cœur a mal. Je me dis que pour plusieurs, cela est encore très difficile de reprendre la vie après Katrina.

Le lendemain, nous continuons nos découvertes en visitant le quartier des jardins (Garden District) – encore une fois, les maisons de style victorien nous éblouissent, la rue Magazine regorge de trésors avec ses artisans locaux, le cimetière Lafayette nous révèle ses secrets, le tramway nommé Désire passe sur la rue.

 

 

Ce matin, j’ai rencontré Gaye, une femme de près de 70 ans qui faisait du yoga avec moi au centre Cross Gates de Slidell. C’est en lui demandant si je pouvais m’installer près d’elle, que nous avons débuté une conversation… et que nous l’avons terminé après la classe.

Elle m’a partagé très simplement son histoire. Son lâcher-prise face à Katrina, car elle a tout perdu dans cet ouragan d’une extrême violence. Elle me dépeint avec précision comment cela s’est passé. Sa maison enfouie sous 12 pieds d’eau, sa fille disparue, son quartier englouti par les eaux, pas de nourriture pendant quelque temps, pas d’essence pour quitter, une partie de sa famille qui avait perdu eux aussi leurs maisons envolées par les vents violents… puis je lui demande ce qui a été le plus difficile pour elle de lâcher prise; elle me dit : mes souvenirs, mes photos, mais surtout ma cuisine où je recevais ceux que j’aimais et mes racines profondes, car je suis née à N.O.L.A.

Je lui demande encore – et qu’est-ce qui vous a permis de laisser aller vraiment; Gaye dit simplement : faire confiance et l’amour. Elle m’explique comment la communauté de N.O. était tricotée serrée pendant l’ouragan – les gens s’entraidaient sans regarder la couleur de la peau, leur statut social. Et elle me dit aussi comment s’était si important pour elle de réunir sa famille avant tout chose et au diable les biens matériels.

Aujourd’hui Gaye est heureuse et en paix. Elle s’est relocalisée dans une maisonnette à Slidell. En quittant, elle me demande à son tour, qu’est-ce qui m’amène ici. Je lui dis simplement que j’avais tout vendu et qu’avec mon conjoint nous vivions dans un RV tout en travaillant et voyageant. Elle me sourit et me dit combien je suis courageuse. Je lui dis oui, et encore plus que ça Gaye, vous m’avez aidé à réaliser que j’avais beaucoup de chance d’avoir pu choisir de lâcher prise sur mes biens, alors que vous n’aviez pas choisi Katrina et que malgré tout, avec votre courage, et votre amour vous êtes repartie de zéro!  Vraiment une belle connexion 🙂

Prochainement – Bâton Rouge et les plantations.

xoxoxo

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