Une rencontre qui a changé bien des vies

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Une rencontre qui a changé bien des vies...

Quand nous habitions en zone rurale à Lachigoló (2019-2020), nous nous sommes liés d’amitié avec Rigoberto — il travaillait avec nous à l’entretien du jardin et autres menus travaux. Un grand travailleur, minutieux, résilient et toujours prêt à en faire plus. Un homme avec un grand cœur, vivant très simplement par choix, dans sa petite cabane rudimentaire de 5′ x 7′, avec ses neuf chiens et un chat qu’il avait rescapés avec le temps.

Régulièrement, lorsque nous partions marcher en montagne, nous arrêtions chez Rigoberto pour nous assurer que tout allait bien. Nous en profitions pour avoir de petites conversations, bien que notre niveau d’espagnol fut de base.

Quand Rigoberto venait nous aider à la maison, je m’assurais qu’il reste toujours à dîner avec nous. Au début, il refusait de s’assoir avec nous. Il était extrêmement timide. Mais avec de la patience et de la persuasion, nous avons réussi à nous assoir tous ensemble. Au fil des conversations, Rigoberto partageait son histoire concernant sa famille, sa profession, sa passion…

Qui est Rigoberto Vera Cervantes :

Rigoberto est issu d’une famille nombreuse (8 frères et 2 sœurs) de la région de Tepatitlan de Morelos dans l’état de Jalisco. Sa maman est décédée lorsqu’il avait une dizaine d’années. Ses frères les plus vieux ont pris en charge Rigoberto. Malheureusement, quelques-uns de ses frères étaient aussi impliqués dans le monde de la drogue. Rigoberto a vécu beaucoup de violence et d’abus sexuel. À l’âge de 14 ans, Rigoberto décidait de quitter la maison familiale, où c’était rendu impossible de vivre en toute sécurité. Il n’a jamais revu ou parlé à sa famille par la suite.

Toute l’adolescence et le début de sa vie adulte de Rigoberto sont un mystère. Il nous a fait comprendre que ces années, sur la route, furent très difficiles. Il réussit à survivre en occupant de petits emplois. Vers l’âge de 25 ans, il devient maçon de formation et gagnera très bien sa vie pendant une quinzaine d’années.

Rigoberto s’installa à San Francisco de Lachigoló il y a une douzaine d’années. Très difficile, pour lui, de travailler dans son domaine. Il finira par faire de menus travaux de construction, de gardiennage de maison, et d’homme à tout faire au restaurant la Teca. Dra Monica et sa famille étaient propriétaires du restaurant et s’assuraient que Rigoberto était bien, en plus de lui fournir des restants de tables pour ses chiens.

Rigoberto a fait le choix également de vivre une vie très simple. Comme un ermite, il n’avait aucun domicile fixe et aucun bien… Seulement un peu de vêtements, quelques gamelles pour sa nourriture, des couvertures et de menus objets pour sa sécurité. Ce n’est qu’à l’automne 2020, qu’avec un peu d’aide (avec des amis, nous lui avons fourni du bois et autres matériaux) qu’il se construit un minuscule abri de fortune pour s’abriter lui plus ses chiens et un chat au pied des montagnes à Lachigoló, à un bloc du restaurant la Teca.

La mission de vie de Rigoberto était de venir en aide aux chiens et chats errants et abandonnés de son voisinage. Je ne me souviens plus du nombre de fois que Rigoberto nous disait voir des gens en voiture déposer des boîtes de bébés chiens qu’ils abandonnaient. Rigoberto s’en occupait en les faisant stériliser, en les nourrissant avec le peu qu’il avait. Il essayait de les faire adopter aussi. Parfois nous étions appelés en renfort pour aider aux frais des médicaments quand Rigoberto recueillait un chien blessé ou agressé. Son grand cœur n’avait pas de limites. Et tous les chiens qu’il hébergeait représentaient également sa famille en quelque sorte. Rigoberto passait du temps à bien éduquer ses chiens, leur donnait aussi beaucoup d’amour et de liberté. Et en retour, tous les chiens adoraient Rigoberto.

Ici et là dans le temps ;

Bernard et moi avons déménagé vers la ville début novembre 2020. Nous disons alors à Rigoberto de ne pas s’inquiéter. Nous viendrons le visiter régulièrement, malgré la distance. Et c’est ce que nous avons fait. Nous apportions de la nourriture pour Rigoberto, pour ses chiens, et de petites surprises de temps à autre. Pour maintenir un fil de sécurité, nous avons fourni un cellulaire à Rigoberto en cas d’urgence. Il pourrait nous appeler. Il faut dire que Rigoberto ne savait pas vraiment comment se servir d’un cellulaire. Faire et recevoir un appel étaient un défi !

Fin septembre 2021, Rigoberto émet le souhait de nous inviter avec deux autres amis à venir célébrer son anniversaire au restaurant la Teca. Nous sommes un peu gênés d’accepter, car nous savons que Rigoberto n’a pas beaucoup d’argent, et de l’autre côté nous ne voulions pas le blesser en refusant. Nous acceptons donc sa généreuse invitation. Quelle ne fut pas notre surprise, de voir en arrivant : un « nouveau Rigoberto », bien soigné avec une belle chemise colorée, pantalon et soulier neufs. Et quel sourire ! Il était très fier de nous inviter à manger dans un endroit qu’il adorait. Il voulait que nous prenions ce qu’il y avait de meilleur sur le menu ! Nous avons bien ri tous ensemble en nous racontant plein de petites histoires. À un moment, il y a eu beaucoup d’émotions — Rigoberto était si heureux d’être entouré de ses amis, qu’il en pleurait de joie. Nous étions si touchés par Rigoberto, qui nous apprenait d’être bien et heureux avec peu…

Notre amie Tamara, de Lachigoló, voyant la saison des pluies arrivée, s’inquiétait de la situation précaire de Rigoberto. En plein milieu des champs, sa petite cabane, tiendrait-elle le coup contre les orages violents ? Et que dire des grandes quantités de pluie qui se déversaient presque tous les soirs… des torrents qui transformaient les terres d’agriculture en marre à boue !

Tamara fait appel à nous, en nous demandant si cela serait possible de trouver un abri, où Rigoberto pourrait être en sécurité et au sec. Pas besoin de vous dire, que Bernard et moi avons toute de suite dis oui. Ensemble, on devrait réussir à faire une surprise à Rigoberto !

Nous devrons également avoir l’esprit logique. Car Rigoberto n’a pas vraiment de terrain à lui : c’est un proprio pour lequel il a travaillé auparavant, qu’il lui donnait la permission de rester sur son terrain. Nous devions nous assurer que l’installation sera facilement démontable et qu’on pourra la déplacer au besoin.

Avec Bernard, nous partons à la chasse dans les cours à débarras. On en revient bredouille. Finalement, en quelques jours de recherche, je trouve sur le marché de Facebook, une boîte de livraison de camion Ford 350 à vendre de bonne dimension (longueur 2,5 m x largeur 1,5 m x hauteur 1,5 m) en métal blanc avec des portes verticales coulissantes de chaque côté. C’était exactement ce qu’il nous fallait, mais un peu plus cher que le budget qu’on s’était fixé.

Un autre ami, Alvaro, m’a aidé à communiquer et négocier avec le vendeur Giovani. En 30 minutes, l’affaire était conclue, et même le transport fut organisé pour le surlendemain.

J’étais vraiment contente, car tout s’alignait facilement. Je donne rendez-vous à Tamara chez Rigoberto, qui apportera des briques qui serviront de base pour la boîte.

Notre Rigoberto comprend que nous allons lui offrir un nouveau toit, mais n’a aucune idée de ce dont il l’attend vraiment.

Pendant que nous attendons la livraison, on se met tous à l’œuvre pour un grand nettoyage de son espace : on remplit 4 gros sacs verts de résidus divers. Bernard et Rigoberto délimitent aussi l’emplacement de sa nouvelle petite maison. Rigoberto tient aussi à garder sa cabane de bois comme abri pour ses chiens, qu’il améliorera pour les conditions de pluies.

Finalement, notre transporteur arrive. On l’aide du mieux qu’on peut à se frayer un chemin jusqu’à l’emplacement. À l’aide de sa plateforme, le chauffeur déposera la boîte au bon endroit. La boîte doit peser environ une tonne et demie. Le chauffeur du camion est super patient, et place avec soin la boîte sur les briques. Bernard et Rigoberto s’assurent qu’elle est stable.

Le lendemain, nous revenons avec nos outils, pour stabiliser la boîte, et la mettre de niveau. Nous remettons également à Rigoberto d’autres petits cadeaux : matelas de sol, sac de couchage, boîte de rangement et gros sac de nourriture pour les chiens. Rigoberto est vraiment très heureux. Il nous explique qu’il fera de son mieux pour bien organiser son nouveau chez-soi.

Juste avant qu’on quitte, je le regarde et je sens bien qu’il y a beaucoup d’émotions dans l’air… je vois couler les larmes sur ses joues. Rigoberto peine vraiment à contenir ses pleurs. Il me dit : qu’il est si reconnaissant pour ce que nous faisons pour lui, et que l’amitié est tellement plus précieuse pour lui… Je le serre très fort dans mes bras, et tous les deux, nous remercions la vie.

Peu de temps après, nous quittons pour deux mois au Canada pour visiter notre famille. À notre retour, nous rendons visite à Rigoberto qui est absent. Je fais le tour du voisinage et demande à tous où pourrait être Rigoberto. Nous laissons à son camper, les sacs de nourriture pour lui et ses chiens. Plusieurs autres visites ont succédé, et nous avions de plus en plus de difficulté à rejoindre Rigoberto. Il ne répondait pas au cellulaire non plus. Puis nous avons appris que pendant Noël 2022, Rigoberto avait attrapé la Covid et avait été très malade.

Nous avons finalement revu Rigoberto début février 2023, très amaigri et souffrant encore fortement de toux profonde. Il nous disait que tout allait bien. Qu’il prenait des médicaments et vitamines que Dra Monica lui offrait.

Début mai 2023 ; Redonner au suivant, et espérer que tout va mieux aller…

Depuis les derniers mois, je voyais bien Rigoberto devenir de plus en plus maigre, il travaillait de moins en moins, et il ne prenait plus vraiment soin de lui-même ni de son petit coin où il vivait. Mais comme si de rien n’était, il disait que tout allait bien. Cependant, il m’appelait plus souvent. Jamais auparavant il n’avait utilisé son cellulaire que nous lui avions offert. Il y a deux semaines, en allant porter de la nourriture avec Bernard, nous l’avons trouvé vraiment dans un piteux état, et l’endroit était si insalubre. Les chiens avaient pourtant l’air bien. Rigoberto toussait profondément, et n’avait que la peau et les os. J’étais si triste de le voir dépérir peu à peu, en silence.

J’ai partagé mon inquiétude avec mon amie Tamara et nous avons commencé à discuter d’un plan d’action. En même temps, Dra Monica, la propriétaire du restaurant où il travaillait de temps en temps, décida de prendre soin de Rigoberto et de l’héberger temporairement, car elle avait complété ses cours en médecine avant l’arrivée de ses enfants. Après quelques jours, Monica me disait que malheureusement Rigoberto était beaucoup plus malade que l’on pensait. Les tests de laboratoire sont revenus avec de très mauvais résultats : hépatite A, emphysème, Covid, tuberculose, Sida, encéphalite, eau dans les poumons.

6 mai — Notre ami Rigoberto est malade, très malade. Comme beaucoup d’êtres humains, il a de la difficulté à demander de l’aide. Avec des amis, nous nous sommes donné la main pour lui venir en aide. Nous avons nettoyé et désinfecté sa « maisonnette » et le terrain rempli de détritus et divers déchets, et arrangé pour le mieux l’abri pour ses chiens. Je suis vraiment reconnaissante à tous mes amis qui nous ont aidés.

Après le grand nettoyage, nous sommes allés voir Rigoberto au restaurant La Teca. Il était très confus et extrêmement faible, mais au combien heureux de nous voir. Peu de temps après, Dra Monica prit la décision de l’amener à l’hôpital à Tlacolula, car son état s’était détérioré grandement. Monica a su le faire accepter dans une chambre privée, malgré le fait que Rigoberto soit un « sans-papier » — aucune pièce d’identité, et encore moins d’assurance médicale. Nous avons conclu une entente avec Monica pour venir en aide à payer les frais médicaux et médicaments de Rigoberto.

En attendant, on doit aussi s’occuper de ses chiens : les nourrir et s’assurer que l’on peut trouver un endroit temporaire pour les héberger, peut-être.

Je suis triste et je me sens si impuissante. Rigoberto a toujours vécu dans la solitude. Il ne s’est jamais plaint. Ne demandait jamais rien non plus. Il faisait simplement confiance que la vie le servirait du mieux qu’elle le pourrait.

Du 7 au 11 mai : Presque tous les jours de la semaine, je fais la navette entre chez moi et l’hôpital de Tlacolula pour être au chevet de mon ami Rigoberto. Je lui apportais des breuvages hautement protéinés, car il ne pouvait consommer que du liquide et j’achetais les médicaments que les médecins prescrivaient. Je lui ai créé un cadre de photos représentant ses chiens et ses amis qu’il aimait regarder. Je le rassurais en lui disant qu’on prenait soin de nourrir et de s’occuper de ses chiens. Même que Leila, une de ses préférées, que j’hébergeais temporairement, fut adoptée rapidement.  

Puis les médecins m’ont demandé d’accompagner Rigoberto au centre-ville de Oaxaca pour passer plus d’examens en imagerie médicale. Mercredi nous sommes donc partis tous les deux en ambulance. Je crois bien n’avoir parcouru la distance en Tlacolula et la grande ville aussi rapidement. Nous avons certainement battu un record Guinness !! Même Rigoberto, semi-conscient, riait doucement, en me demandant constamment si nous étions passés ou volés devant Lachigoló. Malheureusement, les résultats des tests étaient très sombres. Les jours de Rigoberto étaient comptés.

Cette même semaine, avec le peu d’information que j’avais, je me suis mise à rechercher la famille de Rigoberto via Facebook. Avec le peu d’information que je détenais, ça serait un défi, et surtout je me devais de contacter les « bonnes personnes » de sa famille.

Le jeudi matin, je suis à la maison. Monica me texte. Elle est avec Rigoberto à l’hôpital. Tous ses organes vitaux arrêtent les uns après les autres. Je lui dis que je serai là dans une heure avec Bernard.

Lorsque nous sommes arrivés au chevet de Rigoberto, Monica tenait son cellulaire devant les yeux de Rigoberto. Un appel vidéo important avait lieu. J’avais finalement réussi à réunir en appel vidéo, deux de ses frères, sa sœur et une nièce de l’état de Jalisco, que Rigoberto n’avait pas vu et parlé depuis 40 ans… Rigoberto était semi-conscient, mais il souriait à sa famille. Nous croyons que cela avait apporté de la paix dans son cœur.

11 mai ; Bernard et moi avons passé toute la soirée avec Rigoberto ; nous avions mis de la musique classique qu’il adorait (surtout le Boléro de Ravel), nous avons fredonné des chansons françaises, raconter de jolies histoires, spécialement celle du pont de l’arc-en-ciel, en vue de préparer Rigoberto à mourir. Nous l’avons entouré de beaucoup d’amour… Un autre bon ami, Nicolas, nous a aidés en nous envoyant un « padre » pour une dernière conversation spirituelle avec Rigoberto. Nous l’avons serré dans nos bras et embrassé tendrement et avons quitté.

12 mai ; La nuit venue, un très bon ami est venu veiller sur Rigoberto, et vers 5 h 40 du matin, Rigoberto est parti pour son dernier voyage… sur le pont des arcs-en-ciel, il veillera sur nous tous. Au revoir, mon ami, tu es maintenant libre.

En moins de temps qu’il ne faut, Dra Monica (amie de Rigoberto et propriétaire de La Teca) a réussi à obtenir un certificat de décès pour Rigoberto qui était « sans papier », à trouver une maison funéraire (achat du cercueil, pots de fleurs et divers accessoires), organiser le transport de Rigoberto vers chez elle, diriger une équipe pour nettoyer l’arrière terrain du restaurant et ériger une petite chapelle pour recevoir Rigoberto.

En soirée : Une célébration selon les coutumes du Mexique a eu lieu… Monica et toute sa famille ont réuni voisins et amis de Lachigoló autour de Rigoberto. L’atmosphère était simplement chaleureuse. Des enfants qui couraient et jouaient, des amis partageant de beaux moments à propos de Rigoberto, Monica et son équipe qui nous offraient généreusement un succulent repas… Bernard et moi avons été très touchés de voir autant de personnes attentionnées réunies pour Rigoberto. Tous nous connaissaient, car Rigoberto avait parlé de nous et de l’aide que nous lui avions apportés. Et que dire de tous les dons spontanés reçus pendant la soirée — cela a permis de couvrir tous les frais funéraires. À la dernière minute, Monica a eu la confirmation que Rigoberto avait reçu une parcelle de terrain au Panthéon de Lachigoló, d’un de ses anciens patrons.

13 mai : Samedi matin, encore une fois, Monica nous réunit tous autour de Rigoberto en nous servant un délicieux petit déjeuner. Deux amies récitent également des prières et en même temps nous sommes témoins d’un rituel zapotèque pour la préparation du dernier chemin qu’entreprendra Rigoberto. Les hommes prennent en charge de mettre le cercueil dans un camion, et tout notre groupe se dirige vers le Panthéon de Lachigoló. L’énergie est douce, il y a des fleurs partout, et l’emplacement où reposera Rigoberto est situé sous un arbre magnifique : un jacarandas. Nous ressentons une immense gratitude d’être présent pour les derniers adieux à Rigoberto. Nous nous sommes familiarisés avec les traditions du Mexique concernant la mort. C’est la vie qui est présente autour de Rigoberto. Plusieurs amis l’ont louangé, des larmes ont été versées, les rires des enfants ont permis de dédramatiser et de prendre pleinement conscience de la beauté du moment, et de ressentir l’amour qui était si omniprésent dans l’espace. Et la musique qui jouait nous a tous apaisés.

20 mai — Il est de coutume de se réunir 7 jours après le décès d’une personne. Plusieurs d’entre nous avons répondu à l’appel de Monica. Après une visite au Panthéon, Monica nous confie son désir d’honorer la mémoire de Rigoberto en faisant créer une murale sur le mur frontal du restaurant La Teca, immortalisant Rigoberto dans son camper entouré de ses chiens. Et la possibilité de créer une fondation venant en aide aux animaux abandonnés de Lachigoló.

L’impact qu’a eu Rigoberto sur nous tous : Être heureux avec rien. Faire plus avec moins. Donner sans attendre en retour. Faire confiance à la vie. Être reconnaissant. Simplifier. Sourire à la vie. Respect envers son prochain. Prendre soin les uns des autres.

Entre juillet et nov. 2023

Honorer et maintenir en vie l’héritage de Rigoberto ; Création d’une fresque géante et organiser une 1re clinique de stérilisation.

Avec tout l’amour qu’avait Rigoberto pour les chiens et chats qu’il a pris sous « ses ailes », il allait de soi que nous devions maintenir en vie la passion de Rigoberto.

Fresque (murale) :

Après une brève rencontre avec Monica, nous convenons qu’une murale géante peinte sur le mur d’entrée du restaurant La Teca de Oaxaca, représentant Rigoberto, aiderait la communauté de Lachigoló à poursuivre son œuvre, soit d’éduquer et sensibiliser les personnes à stériliser et prendre soin de leurs animaux.

Après quelques jours de recherche, je tombe par hasard sur l’école de muralisme de Oaxaca. Je rencontre Jésus Gonzáles Gutiérrez, artiste-maître muralisme et propriétaire de cette prestigieuse école. (Lire sa bio et l'histoire de l'école en cliquant ici)

Je lui raconte l’histoire de Rigoberto et notre idée du projet pour la murale. Sans aucune hésitation, Jésus accepte de mentorer la communauté de Lachigoló à co-créer la murale.

Pendant plus de trois mois, autant les adultes que les enfants de la communauté de Lachigoló apprendront à appliquer les techniques ancestrales que notre maître-artiste, Jésus nous montrera pour créer la fresque murale. La fresque est une technique mexicaine ancienne, cadeau des ancêtres : Zapotèques, Mayas, Totonacas… Alors que des substances toxiques, des aérosols et des solvants nocifs pour l’environnement sont encore utilisés, la peinture à fresque est une technique qui nécessite l’utilisation de matériaux durables et naturels.

Pratiquement tous les dimanches, la communauté se mettait à l’œuvre. Chaque étape fut cruciale pour la réussite du projet ;

  • Préparation et mesure du mur (4 m x 3 m). Nous appliquerons, sur la surface du mur, une couche de base, « arriccio » et qui comprend différents grains de sable mélangés avec de la chaux vieillie en pâte, sur laquelle la fresque est peinte.
  • Création du dessin « géant » sur papier ciré représentant tous les dessins reçus de la communauté représentant Rigoberto.
  • Premier transfert préparatoire (méthode spolvero) de chaque portion du dessin sur le mur extérieur
  • Application, par section, de la seconde couche de finition sur le mur. Et transfert final du dessin.
  • La murale prend vie — la communauté commence à peindre directement sur le mur avec des pigments naturels de couleurs.
  • Le 12 novembre nous terminons complètement cette murale unique et pleine de vie.

Regarder le montage vidéo pour un résumé complet de la progression de la murale.

Clinique de stérilisation :

Avec le soutien précieux de TeoTails et de sa fondatrice, Merry Foss, la première clinique de stérilisation de la communauté de Lachigoló verra le jour en décembre prochain.

Éduquer et sensibiliser la communauté à stériliser leurs animaux est un héritage précieux de notre ami Rigoberto, et l’objectif ultime sera de rendre cette belle communauté complètement responsable de prendre soin adéquatement de leurs animaux.

Lors de cette clinique, nous inaugurerons officiellement la murale et remercierons notre maître muralisme, Jésus Gonzáles Gutiérrez, en plus d’initier une campagne de sensibilisation pour les enfants afin qu’ils deviennent de fiers ambassadeurs pour nos futures cliniques de stérilisation.

Plus à venir d’ici peu!   Merci la vie :-)

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